Lors de son discours de clôture des Amfis – l’université d’été de la France insoumise – Jean-Luc Mélenchon a appelé à la constitution partout d’ « assemblées populaires citoyennes » de la Nupes. Pour prédire l’avenir de l’alliance, c’est là qu’il faut regarder. Construire une « politique d’union populaire » : c’est la tâche de la rentrée pour les militants de la Nupes.
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Dans ce cas, l’alliance comme contrat « au sommet » s’enracine dans la société, au sein des classes populaires et moyennes en particulier, qu’elle politise et met en mouvement. Les appareils cessent alors d’être les seuls « propriétaires » de l’alliance. Des modalités novatrices d’interaction entre la base et le sommet se mettent en place, car la base se structure. Les pratiques politiques quotidiennes rapprochent les militants des composantes de l’alliance. Elle s’élargit par en bas.
Lors des législatives, des assemblées de la Nupes ont fleuri dans de nombreux endroits. Les militants des composantes ont convergé pour mener le combat électoral ensemble. Lors de son discours de clôture des Amfis – l’université d’été de la France insoumise – Jean-Luc Mélenchon a appelé à la constitution partout d’ « assemblées populaires citoyennes » de la Nupes. Pour prédire l’avenir de l’alliance, c’est là qu’il faut regarder.
La Nupes marque une étape importante mais fragile dans le long cours de la refondation de la gauche. Avec ces assemblées, l’auto-organisation politique de celles et ceux qui ont fait les mouvements sociaux de ces dernières années et portés les campagnes du printemps peut lui donner un caractère durable. Les partis enrichis par les dividendes électoraux du rassemblement doivent soutenir matériellement ce processus, à travers par exemple la mise à disposition de locaux et d’outils numériques d’éducation populaire pour les militants.
Si ces assemblées deviennent permanentes, elle se transformeront en véritable force politique, permettant de régénérer des appareils affaiblis. L’enjeu est aussi de préserver des revirements tactiques des uns ou des autres ce bien commun qu’est l’alliance. Une telle force politique sera enfin un point d’appui pour la mise en œuvre du programme de la Nupes en cas d’arrivée au pouvoir : elle obligera les dirigeants à tenir parole.
Construire une « politique d’union populaire » : c’est la tâche de la rentrée pour les militants de la Nupes. (…)
Cédric Durand, économiste, université de Genève
Razmig Keucheyan, sociologue, université Paris Cité