Élec­tions dépar­te­men­tales : une ques­tion de méthode

Ensem­ble86 avait déjà publié un premier article sur quelques grands éléments de programme possibles pour un Conseil Géné­ral de gauche.

Je profite de la publi­ca­tion d’une prise de posi­tion impor­tante du PCF86 pour aller plus loin dans les propo­si­tions possibles en s’at­ta­chant cette fois-ci à la méthode. Je me permets de dialo­guer frater­nel­le­ment avec mes cama­rades et parte­naires du PCF et du Front de Gauche. Mes commen­taires s’adressent bien au-delà bien sûr, à toute la gauche poli­tique, citoyenne, syndi­cale, asso­cia­tive et écolo­gique.

J’ai accueilli avec joie la dernière prise de posi­tion du PCF86 inti­tu­lée «  Appel aux citoyens pour une alter­na­tive de gauche  ». S’y exprime une carac­té­ri­sa­tion sans conces­sion d’une poli­tique gouver­ne­men­tale au service du grand patro­nat à l’op­posé des inté­rêts de la popu­la­tion. Le docu­ment se termine ainsi : « Nous appe­lons tous les citoyens, toutes les forces de progrès, toutes celles et tous ceux qui refusent l’aus­té­rité, à se rassem­bler pour travailler à une alter­na­tive et présen­ter des candi­da­tures communes lors des élec­tions dépar­te­men­tales. Ces candi­da­tures refu­se­ront le retour de la droite, feront barrage à l’ex­trême droite, aspi­re­ront à sortir de l’aus­té­rité et construi­ront un projet de gauche alter­na­tif aux choix du gouver­ne­ment Hollande/Valls. Ensemble, nous pouvons construire des solu­tions alter­na­tives de gauche. »

Je salue cette méthode de rassem­ble­ment du texte du PCF86, méthode que nous ne cessons de prôner à Ensemble !. En quoi consiste-t-elle ? Il s’agit de mettre au clair un programme de rupture avec les dogmes actuels, un programme qui s’en­ri­chisse des apports des diffé­rentes compo­santes du regrou­pe­ment. Cela permet à des orga­ni­sa­tions poli­tiques avec des histoires poli­tiques très diffé­rentes de parler direc­te­ment de poli­tique alter­na­tive en évitant les chamaille­ries person­nelles, les fantasmes sur l’Autre (fina­le­ment pas si éloi­gné) et de résu­mer la poli­tique à la seule lutte pour les postes d’élu.e. Cela permet aussi à des citoyen.nes (mili­tant.es syndi­ca­listes, asso­cia­tifs ou pas) de trou­ver leur place dans la vie poli­tique sans avoir l’obli­ga­tion de choi­sir au préa­lable un Parti. C’est cette démarche que nous prônons au sein et pour le Front de Gauche. C’est cette démarche que nous avons mis en œuvre lors des élec­tions muni­ci­pales à Poitiers avec la liste citoyenne Osons qu a regroupé EELV, le NPA, le Parti de Gauche et Ensemble ! Malheu­reu­se­ment nos cama­rades du PCF de Poitiers avaient préféré à l’époque partir avec le PS.

Et ça marche ! Le Front de Gauche 86, malgré des tensions internes réelles, permet à des orga­ni­sa­tions de tradi­tions diverses (socia­listes, auto­ges­tion­naires, commu­nistes ortho­doxe, trots­kystes, mouve­men­tistes) de dialo­guer et parfois de faire des actions et des campagnes communes. Certes les choses avancent trop lente­ment alors que les capi­ta­listes tapent dur, que le FN récu­père l’exas­pé­ra­tion, que le désen­chan­te­ment frappe le peuple de gauche.

La liste « Osons Poitiers, écolo­gique, sociale, soli­daire et citoyenne » a surpris même les prin­ci­paux inté­ressé.es (dont nous faisons partie) par le respect entre parti­ci­pant.es à l’aven­ture et la volonté systé­ma­tique d’al­ler de l’avant et de trou­ver des solu­tions. Nous nous sommes aperçu, au-delà de ce qu’on imagi­nait, que ce qui nous rappro­chait (partis et citoyen.nes) était bien plus impor­tant que ce qui nous diffé­ren­ciait.

Alors si pour cette prochaine campagne des élec­tions dépar­te­men­tales nous arri­vions à avoir un front uni de toutes les orga­ni­sa­tions à gauche du PS dans la Vienne (NPA, Front de Gauche, Nouvelle Donne, EELV) ce serait un formi­dable message à la popu­la­tion. Oui on peut propo­ser un programme ambi­tieux, alter­na­tif et crédible pour le Conseil Géné­ral. Et pour la suite, peut-être aussi. Oui la diver­sité est une richesse (que l’on songe à l’ap­port de l’éco­lo­gie poli­tique à nos tradi­tions marxistes. Et vice versa). Oui les citoyen.nes peuvent trou­ver leur place sans devoir « prendre Parti » a priori.

Pensons à ce dialogue pas si utopique sur un marché lors d’une distri­bu­tion de tracts.

– C’est quoi votre liste ?

– C’est la liste citoyenne de toute la gauche sociale et écolo­gique pour une alter­na­tive de gauche à la poli­tique gouver­ne­men­tale.

– De toute ?

– Oui. De toute.

La renais­sance de l’es­poir à gauche passe par là.

Pascal Canaud

Une réflexion sur « Élec­tions dépar­te­men­tales : une ques­tion de méthode »

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