Il y a un an, Jean-Luc Mélenchon annonçait sa candidature à la présidentielle. Il refusait de participer à la primaire du PS, en cohérence avec son opposition claire et constante à la politique menée par Valls et Hollande. Il est aujourd’hui le seul qui propose une réelle alternative sociale et écologique rompant avec les diktats budgétaires de l’Europe libérale. C’est pourquoi Ensemble! appelle à voter sans ambiguïté pour le candidat Mélenchon aux élections présidentielles.
En février 2016, lors de notre rencontre Parti de Gauche/Ensemble! au niveau national, nous avions pris connaissance du projet de création de France Insoumise exposé par Jean Luc Mélenchon.
Mais Ensemble! n’a pas pu s’inscrire, en tant qu’organisation politique, dans France Insoumise (FI). Car dans le projet de Mélenchon et du Parti de Gauche la rénovation de la gauche doit passer exclusivement par FI, en dehors des autres organisations de la Gauche alternative. L’adhésion est donc individuelle, les partis (autre que le PG) ne sont pas admis en tant que tel.
FI se déclare souvent ne pas être un parti politique. Pourtant elle a un porte parole, un programme, des militant-es et une association de financement. La nouveauté du phénomène ne peut occulter qu’il s’agit là des caractéristiques d’une organisation politique. Il est totalement légitime de constituer un nouveau parti. C’est l’ambition affichée dès le début par JL élenchon et rappelée récemment dans un journal marseillais. Pourquoi alors demander à des organisations comme Ensemble! ou d’autres de se fondre au sein de ce nouveau parti ?
Ensemble!, comme d’autres organisations, serait donc jaloux de son pré-carré et de ses egos ? Le soutien à JL Mélenchon n’implique pas qu’ Ensemble! n’ait pas de divergences avec le programme de FI intitulé « l’avenir en commun ». Par exemple nous sommes en désaccord avec son « indépendantisme français », sa conception centraliste de la République ou son refus de soutenir la révolution syrienne martyrisée par Assad et Poutine.
Nous sommes également en désaccord avec son « populisme de gauche », notion inspirée de Podemos en Espagne. Cette conception remplace l’opposition gauche/droite au profit de l’opposition caste/peuple et dans une organisation verticale soumis au rôle déterminant d’un « leader ». Ce qui est contradictoire avec notre avec notre engagement pour l’autogestion et le projet démocratique d’une Vième république.
À Ensemble! nous essayons de tirer des leçons des erreurs et des expériences passées.
Pour refonder la gauche et dépasser les logiques d’appareil, il faut limiter la représentation des partis au sein de regroupements larges pour laisser de la place à de nouveaux et nouvelles militant-es et à des expérimentations, à une décentralisation et un partage des responsabilités. C’est ce que défendit Ensemble! dans le Front de Gauche en proposant l’adhésion directe et la représentation des Assemblées citoyennes. Mais rejeter les partis politiques empêcherait l’apport de milliers de militants et d’expériences collectives.
Notre présence aux élections législatives 2017 s’inscrit dans la continuité de notre combat pour ces regroupements ouverts, comme nous l’avons mené lors des précédentes séquences électorales (« Osons Poitiers » aux municipales, « Inventons la Vienne » aux départementales, Front de gauche aux régionales).
Concrètement nous proposons une coordination des forces qui soutiennent la candidature de JL Mélenchon , FI, PCF, Ensemble!, etc. pour aboutir à des candidatures aux élections législatives communes à ces forces, et au-delà si possible.
Uni-es nous seront plus forts que divisé-es, pour affronter une période dangereuse marquée par la montée de l’extrême droite et du néolibéralisme le plus agressif et une crise des valeurs d’égalité et de solidarité qui traversent tous les partis, y compris les nôtres.
La question est déjà là : « comment construire un gauche sociale, écologique, citoyenne qui engage dès maintenant la bataille de l’hégémonie idéologique, qui donne espoir et crédibilité à un projet de société global, d’un autre monde possible et meilleur ? »
Est-ce que ces questions ne méritent pas débat ?
BONJOUR A TOUS
ENSEMBLE soutien et appelle à voter JL MELENCHON mais affirme son désaccord avec plusieurs propositions du programme FI.
Je pense qu’il n’est pas pertinent actuellement d’affirmer publiquement ce désaccord.
BENOIT PINOT
Ce texte dit surtout que nous demandons en vain la mise en place d’une coordination départementale des soutiens à JL Mélenchon. Pour une campagne unitaire en plus de celles existantes.
Dire les désaccords n’est pas au cœur du propos; ceci dit parler des désaccords entre camarades ne gêne pas l’action commune.
Nous disons pourquoi en tant que groupe politique nous ne rejoignons pas FI; notre soutien à cette candidature est différent de celui de FI, pas moins décidé.
Nous sommes décidés à dire publiquement ce que nous pensons ; c’est le moins qu’on puisse attendre d’autogestionnaires.
Enfin, lors de la campagne de 2012, personne n’a cru que notre courant politique ou les courants du PCF étaient d’accord sur tout avec JLM ni entre eux. Et ce fut une campagne fort dynamique.
Appel au rassemblement, par Ensemble !86 et PCF
Réponse au texte « pourquoi Ensemble ! n’a pas intégré FI »
Bonjour,
Je vais être assez long et j’en suis navré.
Je suis malheureux de trouver dans votre texte une inexactitude que vous utilisez en réunion pour fustiger la FI : « En février 2016, lors de notre rencontre Parti de Gauche/Ensemble! au niveau national, nous avions pris connaissance du projet de création de France Insoumise exposé par Jean Luc Mélenchon. Mais Ensemble! n’a pas pu s’inscrire, en tant qu’organisation politique, dans France Insoumise (FI). Car dans le projet de Mélenchon et du Parti de Gauche la rénovation de la gauche doit passer exclusivement par FI, en dehors des autres organisations de la Gauche alternative. L’adhésion est donc individuelle, les partis (autre que le PG) ne sont pas admis en tant que tel. »
Tout militant sérieux se devant de vérifier par lui-même les assertions des uns et des autres, vous et moi pouvons trouver sur le site « jlm207 – le mouvement – la démarche » l’exact contraire de cette affirmation, rédigé et signé par jlm :
« …Je lance un mouvement citoyen pour nous permettre d’agir collectivement, sans affiliation obligée à un parti politique. Nous devons commencer maintenant : il y a tant de travail à faire. Donnez le coup de main. Appuyez ma proposition de candidature sur ce site, prenez votre part des initiatives à prendre. Si vous le pouvez, faites un don, même modeste. Participez au travail sur le programme que j’introduis sur ce site. Ma proposition de candidature va se construire autour de ce site internet. À qui cette proposition est-elle faite ? À tout le monde ! Mais d’abord aux personnes qui veulent s’engager à titre personnel. Créez partout des groupes d’appui à cette candidature ! Je réunirai une assemblée représentative des signataires. Bien sûr, si des partis, clubs, associations, réseaux, souhaitent participer à ce mouvement collectif et s’ils sont prêts à en respecter le pluralisme et la priorité donnée à l’action citoyenne, ils y seront les bienvenus.
Une fois ma tâche accomplie, les signataires seront les propriétaires de cet outil et ils décideront s’ils veulent en faire un mouvement politique permanent. »
Il n’est donc aucunement question de refuser ni de négliger les partis.
De plus, pour vérifier si les faits survenus ne viennent pas contredire cette intention de départ, j’ai interrogé le SEN du PG dont voici la réponse sous la plume de Martine Billard :
« Ce texte comporte plusieurs inexactitudes. D’abord il n’y a pas de refus de participation des partis à la France Insoumise puisque deux organisations y participent en tant que tel le PG et la NGS (Nouvelle Gauche socialiste). Ensemble aurait pu donc faire de même et serait donc comme les 2 autres forces politiques présentes en tant que telle dans l’espace politique. Par suite de leur refus, seuls participent les camarades regroupés dans Ensemble Insoumis tout comme les Communistes Insoumis.
Ensuite nous sommes dans une campagne présidentielle, donc il est assez courant qu’existe un ou des porte parole du candidat, tous font cela. Au niveau de la France Insoumise, il y a un porte parole Alexis Corbière et des intervenants nationaux qui interviennent à la fois au nom du candidat dans des débats ou dans les médias tout comme le directeur de campagne et les coordinateurs du programme. Il y a donc des intervenants de partis (PG, PC, NGS, moins Ensemble pour des problèmes de disponibilité liée à des contraintes professionnelles), des syndicalistes et des hors parti.
Enfin l’association de financement est une obligation légale : elle doit être strictement dédiée à la présidentielle et peut porter le nom du candidat, le slogan du candidat, et dans notre cas FI. cela ne peut pas être l’association d’un parti.
Pour les législatives nous avons fait le choix de déposer aussi une association de financement de façon à pouvoir centraliser les déclarations de rattachement financier lors du dépôt de candidature et de pouvoir aussi appeler à dons au niveau national. Sinon seuls les appels à dons par circonscription sont autorisés et entraînent donc des disparités entre candidats et l’impossibilité de solidarité nationale.
Enfin au niveau politique nous assumons totalement le fait de lier strictement présidentielle et législatives car les législatives ne sont pas des élections locales comme les municipales mais des élections nationales surtout pour nos forces qui n’ont pas de notables locaux. Enfin pour ce qui est de la référence à la campagne de 2012 par Ensemble, la réécriture de l’histoire est savoureuse puisque la majorité d’entre eux à l’époque n’était pas dans le Front de Gauche et ils oublient que les législatives c’était 82% des circos au PCF dont 95% des circos estimées à plus de 10% et encore parce que nous avions quelques sortants PG ou maires PG de villes importantes. »
Si, comme le souligne Benoît PINOT, il n’est pas l’heure de débattre des divergences, il est par contre juste de ne pas laisser l’intox s’installer dans les esprits.
Au total, je suis désolé que, par voie de conséquence, vous prêtiez main forte à un PCF dont la survie de son appareil est devenue une fin en soi, et qui, en cette occurrence, a eu peur d’être phagocyté. Répondre à la volonté d’expression et de pouvoir des citoyens ne passe plus par un cartel formé de l’addition de partis ayant des stratégies à la carte et/ou utilisant les citoyens comme force d’appoint.
Je reste absolument persuadé que la volonté de rassemblement d’Ensemble! est sincère, et que nous nous retrouverons au sein d’un vaste mouvement sur ces bases d’avenir. Et le plus tôt sera le mieux puisque nous devrons faire bloc pour gouverner ensemble contre un ennemi commun qui n’hésitera pas à jouer le FN comme carte de dernier recours.
Yves Mzd, le 17 mars 2017
Yves
Ce que tu écris, ce que nous écrit Martine Billard mérite plusieurs réponses.
Je donne ici une première réponse.
Les divergences politiques que nous citons comme raison de notre non adhésion comme groupe politique à Fi , ce qui n empêche pas des adhésions individuelles à Fi de militant-es de Ensemble 86, n’est nullement discuté par vos réponses.
De plus tout le développement de Martine Billard sur les porte parole de Fi cache le fait massif: JLM est seul dans ses meetings, il refuse avec son équipe, tout meeting commun à ce jour avec d’autres forces.
Une chose est la critique des cartels d organisations politiques, autre chose est le mépris affiché pour toute force organisée autre que membre de Fi.
Il semble que ce soit là façon pour le leader de s adresser directement au peuple en constitution. Ça a une efficacité certaine. Mais c’est fort proche du justificatif de l élection au suffrage universel qui fut soutenu par le fondateur de la Cinquième République, Charles de Gaulle. Cinquième République avec laquelle JLM veut en finir comme nous. Est il supportable que cette critique, comme d autres. soit entendue et obtienne réponse ?
Oui, nous voulons être ensemble !
Par Céline Cuvillier, insoumise, candidate au législatives sur la 1ere circonscription, le 20/03/2017
Et à l’attention du mouvement Ensemble!
La France Insoumise, mouvement dont le peuple citoyen s’est emparé pour en faire un mouvement large, débarrassé des appareils de partis ou de personnalités trop prégnantes, a organisé démocratiquement, ouvertement, la désignation de ses candidats aux législatives.
Dans la Vienne, cela s’est fait le 7 mars dernier. Pour la première circonscription, trois candidats se sont proposés, dont un issu du parti « Ensemble !». Les arguments des uns et des autres ont été déroulés à cette occasion.
Ce jour-là, la France Insoumise a préféré des candidats sans étiquette, sans antécédents politiques trop marqués, pariant sur le renouveau et l’élan insurrectionnel populaire. Elle a ainsi exprimé son adhésion à une directive essentielle de la “charte politique pour les candidats investis par la France Insoumise aux élections législatives 2017” : être “en cohérence totale avec la campagne présidentielle” et refuser de voir “577 élections ayant chacune sa propre dynamique et sa propre stratégie électorale”.
Le candidat d’Ensemble! et tous les électeurs présents ce jour-là ont signé cette charte.
Notre mission de candidats, conformément à la charte que nous avons signée, “ …est d’avoir une majorité à l’assemblée en cas d’élection à la présidence afin d’appliquer le programme pour lequel le peuple nous aura donné mandat. Et, dans tous les cas, d’avoir le plus possible de député-e-s pour mener la bataille pour nos idées dans l’hémicycle et dans la société.”
Tous les insoumis sont conscients de l’importance et de l’urgence de ce moment. Nous ne pouvons plus attendre pour transformer notre société.
Vous dites :
“Cet avenir que nous voulons ne pourra se construire qu’avec l’unité de toutes les forces politique et la mobilisation de tou-t-es les citoyen-ne-s… C’est pourquoi Ensemble! appelle au regroupement autour du candidat Jean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles et agit pour que la diversité des forces qui soutiennent JLM présentent une seule candidature unitaire, dans chaque circonscription législative.”
Nous sommes d’accord !
Soutenez les citoyens dans leur lutte pour voir l’avènement de la révolution à laquelle ils aspirent,
respectons le protocole scrupuleux de la désignation des candidats,
respectons nos engagements,
respectons la parole donnée,
créons la confiance démocratique qui fait défaut à nos adversaires,
ne perdons pas de vue notre objectif,
ne nous trompons pas d’adversaire.
Merci pour votre commentaire.
Vous dites, comme les dirigeant.e.s du PG qui sont par un curieux hasard les porte-paroles nationaux de Fi, qu’ il suffit de venir à FI, de participer à ses assemblées et de participer aux tâches et que tout sera réglé des questions que nous posons. J’envie votre optimisme.
J’ai signé pour FI, et pourtant je suis en désaccord avec les thèses de « l’ère du peuple »; je remarque que tous les soutiens de JLM ne sont pas dans FI, que le PCF et Ensemble! ni d’autres n’ont pas à être méprisés au profit du seul courant du PG. C’est une position politique qui me semble audible.
Respecter la parole donnée, comme vous le dites, absolument; et respecter les courants politiques avec lesquels il y a des divergences, accepter d’en discuter. Il est encore temps.
Convenons d’une rencontre publique, à l’échelon de Poitiers ou du département pour en discuter. C’est possible, n’est-ce pas? Si oui, quand? Le plus vite sera le mieux.
Nous continuons nos démarches unitaires. Et nous vous tiendrons au courant publiquement.
Paragraphe 1 : on peut discuter et élaborer des compromis programmatiques quand il s’agit de degrés d’appréciations. Mais là, il est question de stratégie. Tout parti cogérant une collectivité avec le PS, s’interdisant de fait toute liberté d’expression critique et publique, ne peut rejoindre la FI en tant que tel. Relisez « la maladie infantile du communisme » pour vous en convaincre !
Paragraphe 2 : jlm est LE candidat. Il s’adresse directement aux électeurs, et c’est assez efficace, oui.
Paragraphe 3 : mépris, non. Respect des choix oui.
Paragraphe 4 : problème de raisonnement : « A » (favorable à la Vè Rep) => « B » (suff universel, adresse directe au peuple).
Cela signifie également : « non B » => « non A », mais aucunement que « non A » => « non B », ni que « B » => « A ». Toute personne s’adressant directement au peuple ne peut être taxée de soutenir la Vè !!!
Très cordialement (et excuses pour ce petit cours de maths)
Yves,
Réponse à la réponse sur le raisonnement.
Certes toute pezrsonne qui s’adresse directement au peuple n’st pas un adepte de la Cinquième république.
Mais tout candi dat.e à l’élection présidentielle, élection mère des élections dans ces institutions, et qui se présente en tribun unique sur les estrades réelles et virtuelles pour s’adresser au peuple rend un hommage involntaire, non pensé, mais très fort aux p^romoteurs de ces institutions qui voulaient ma orencontre d’un homme et d’un pêuple. Les éléments de langage est proche.
Reste la question du peuple de JLM. Ce n’est pas celui de de Gaulle, celle de sa « certaibe idée de la Franc », mystique innommée, c’est un peuple à constituer qui prendrait forme au moyen de la Constituante. Mais « le peuple de JLM, – cf »la force du peuple » nouvellement sortie- renvoie à un peuple dont l’unité est à construire, un peuple non divisé. Il me semble que le peuple est divisé en classes sociales (même si elles ont des contours flous contrairement à une vulgate dépassée) , des goûts et des désirs multiples. Que la division du pêuple justifie la multiplica
Yves,
Réponse à la réponse sur le raisonnement.
Certes tout leader qui s’adresse directement au peuple n’est pas un adepte de la Cinquième république. Ce serait bien sot comme raisonnement.
Mais tout candidat.e à l’élection présidentielle, élection mère des élections dans ces institutions, et qui se présente en tribun unique sur les estrades réelles et virtuelles pour s’adresser au peuple rend un hommage involontaire, non pensé sans doute, mais très fort aux promoteurs de ces institutions. Eux qui voulaient « la rencontre d’un homme et d’un peuple » ors des élections présidentielles. Les éléments de langage sont proche.
Reste la question du peuple de JLM. Ce n’est pas celui de de Gaulle, celle de sa « certaine idée de la France », mystique , c’est un peuple à constituer qui prendrait forme au moyen de la Constituante. Mais « le peuple de JLM, – cf »la force du peuple » nouvellement sortie- renvoie à un peuple dont l’unité est à construire, un peuple non divisé par essence, avec la référence au populisme de Laclau et Mouffe.
Il me semble que le peuple est divisé en classes sociales (même si elles ont des contours flous contrairement à une vulgate dépassée) , des goûts et des désirs multiples. Que la division du peuple justifie la multiplication de ses drapeaux, de ses leaders; de ses non porte-paroles, etc.
Ainsi les Nuits debout qui se faisaient nommer Camille à la façon des zadistes sont un courant irréductible à la représentation portée par JLM et FI (ni à à un groupe comme Ensemble! bien évidemment).
La logique formelle ici ne suffit pas.
merci de signaler que ma réponse est une réponse à Pascal Boissel et non au texte précédent, que j’approuve par ailleurs (ne pas publier merci)
Salut Pascal,
Oui, un peuple se « constitue », c’est à dire que c’est la Constitution qu’il se donne qui « fait peuple » et qui lui permet de dépasser le fait d’être une simple addition d’individus et de groupes. Mais ce peuple n’est pas pour autant homogène, nous en sommes d’accord. Les classes sociales perdurent et perdureront sous tout régime libéral, et ceci est admis et acté y compris par des économistes libéraux qui disent haut et fort qu’ils ont gagné la bataille.
Mais le peuple n’a pas de valeur absolue. Il se définit aussi relativement à ses ennemis, et le plus violent est l’oligarchie qui lui impose sa « démocrature ». Contre elle – et contre tous ceux qui sont objectivement à son service – , l’unité est nécessaire. C’est le sens de la construction de la France Insoumise.
Salut Yves,
Les divergences à ce propos sont secondaires dans cette campagne électorale. Oui, nous sommes d’accord sur beaucoup de choses.
Je dirais juste que choix politique de JLM, comme de la direction de Podemos en Espagne, d’opposer peuple à oligarchie méconnait les graves divisions, en classes sociales, en genres, en groupes d’âge, victimes ou non du racisme, etc. qui traversent le peuple ainsi délimité. C’est une sorte d’optimisme qui me parait très décalé de la situation sociale et politique actuelle; c’est apte à la faire oublier le temps d’un meeting.
Mais, de façon générale, l’élection présidentielle n’a jamais été le moment d’élaborations politiques subtiles et démocratiques. C’est pour ça qu’il est vraiment urgent de passer à une autre élection dominante, à une autre République. Accord à nouveau.